Au bord du Grand Canal, le Palazzo Venier dei Leoni a une architecture qui peut déstabiliser. Il faut dire que des cinq étages prévus en 1749, seul le premier a été bâti. Celui qui devait trôner avec une immense façade classique a des allures de maison longue, ultra contemporaine et nulle autre résidence aurait mieux servie d'antre au Musée de Peggy Guggenheim. Passionnée d'art, galeriste et mécène, la New-yorkaise y a vécu trente ans. En 1980, après son décès, ses incroyables collections d'art moderne s'ouvrent au public et le quartier Dorsoduro de Venise devient celui des plus fabuleuses œuvres contemporaines du XXe siècle.
La première œuvre qu'elle a achetée a été la sculpture de Jean Arp, Head and Shell. Rare personne avait le même don que Peggy Guggenheim pour repérer le talent et l'Américaine aura passé sa vie trépidante à le découvrir, le soutenir, le porter au sommet... et le collectionner. Dans le jardin et les sept salles de ce palais atypique, il est partout. Dès l'entrée, c'est l'Angelo della Città de Marino Marini qui accueille les visiteurs et donne le ton. A l'intérieur, les grands génies de la première moitié du XXe siècle se côtoient dans une éblouissante harmonie. De l'art abstrait qui peut bousculer aux chefs-d’œuvre incontestés, cette plongée dans la création est hors-normes. On retient les plus célèbres, la Baignade de Picasso, la violente Femme assise II de Joan Miro, the Antipope de Max Ernst, l'Empire des lumières de René Magritte ou encore la croix blanche de Kandisky, l'illustre Weisses Kreuz... Tous sont là, Chagall, Dalí, Juan Gris, Paul Klee, Pollok, dans ce palais inachevé c'est très certainement une des plus belles collection d'art moderne d'Europe qu'il est possible d'admirer. La Fondation Guggenheim gère ce site précieux qui propose de nombreuses expositions temporaires, poursuivant la quête d'une amoureuse de l'art qui lui a dédié son existence.
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