
Le mot de la rédaction, publié le 28/10/2025
Entre jungle luxuriante et rivière Urubamba, au kilomètre 112 de la route Hiram Bingham, se dresse un bâtiment d'architecture contemporaine aux lignes incas. Ce musée n'est pas une simple antichambre touristique : c'est le gardien de la mémoire archéologique du sanctuaire de Machu Picchu, un pont indispensable entre le visiteur et la citadelle perdue des nuages.
Inauguré en 2005, le musée porte le nom de Manuel Chávez Ballón, l'archéologue qui dirigea les fouilles de Machu Picchu entre 1966 et 1971. Cet homme né à Puno avait seize ans quand il guida les illustres Julio César Tello et Luis Valcárcel vers les ruines de Pucara. Une rencontre qui scella son destin. Aujourd'hui, les cinq salles du musée déploient le fruit de décennies de recherches archéologiques, offrant une lecture complète du processus culturel qui mena à l'érection de la cité sacrée.
Le parcours muséographique se déploie en sept séquences thématiques qui reconstituent la vie quotidienne, l'ingénierie prodigieuse et les rituels spirituels de l'empire inca. Les vitrines exposent plus de 250 objets authentiques : céramiques polychromes, outils lithiques aux formes parfaites, pièces métalliques ciselées dans le bronze et le cuivre. On y découvre des miroirs, des épingles, des pinces, et surtout un fascinant bâton de bronze cérémonial.
Parmi les pièces maîtresses figurent des objets longtemps conservés à l'université de Yale, rapatriés au Pérou après un accord historique en 2012. Ces vestiges témoignent de l'alliance subtile entre Amazonie et Andes qui permit l'essor du Tawantinsuyo.
Panneaux interactifs, infographies détaillées, vidéos explicatives et cartes en relief : tout concourt à rendre accessible l'histoire complexe du site. Les salles retracent chronologiquement la découverte de Machu Picchu par Hiram Bingham, les campagnes d'excavation successives, et même les mythes populaires transmis par les habitants de la vallée.
Le conseil d'ami : visitez le musée l'après-midi pour profiter de l'entrée gratuite (de 12h à 16h). Il suffit de présenter votre passeport à l'accueil. Ensuite, prolongez l'expérience dans le jardin botanique adjacent sans supplément.
Attenant au musée, le jardin botanique s'étend sur 1 600 mètres carrés de terrasses verdoyantes. Plus de 425 espèces végétales y sont répertoriées, dont une centaine d'orchidées endémiques. Parmi elles, la légendaire Waqanki, qui signifie en quechua « tu pleureras », tire son nom de ses pétales en forme de larmes. Cette orchidée rare compte parmi les plus belles au monde.
Des panneaux pédagogiques identifient chaque plante par son nom vernaculaire, scientifique et sa famille botanique. Le jardin abrite également des fougères arborescentes millénaires, des pisonays aux fleurs écarlates, des aulnes majestueux et le minuscule Pleuthattis revoluta, à peine plus grand qu'une mouche. Les colibris et papillons multicolores ajoutent une touche de vie au tableau, tandis que, parfois, le tunki, cet oiseau national du Pérou au plumage orange vif, daigne faire une apparition fugace.
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