
Le mot de la rédaction, publié le 05/11/2025
Deux colonnes de marbre surgissent vers le ciel provençal. Autour d'elles, des gradins érodés, un orchestre silencieux, et cette sensation troublante de marcher là où 10 000 spectateurs romains s'entassaient autrefois. Le théâtre antique d'Arles n'est pas un monument figé dans le passé. Chaque été, sous les étoiles, il retrouve sa vocation première et vibre au rythme des festivals.
Achevé vers l'an 12 avant notre ère, ce théâtre figure parmi les tout premiers édifices de pierre du monde romain. L'empereur Auguste, qui venait de fonder la colonie romaine, voulait marquer les esprits. Le résultat : un diamètre de 102 mètres, trois étages d'arcades richement décorées, et un mur de scène paré d'une centaine de colonnes corinthiennes. Une démonstration de puissance architecturale à la gloire de Rome.
Le Moyen Âge transforma l'édifice en carrière de pierre. Ses matériaux servirent à bâtir les remparts de la ville. Ce n'est qu'au XIXᵉ siècle que les fouilles révélèrent ses vestiges. Depuis 1981, il rejoint les huit monuments arlésiens inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, témoignage exceptionnel de l'adaptation d'une cité antique à la civilisation médiévale européenne.
Des 33 rangées de gradins originelles, seule une travée a survécu, englobée au Moyen Âge dans le rempart où elle fut transformée en tour de défense. Mais quelle émotion de s'asseoir sur cette pierre millénaire ! L'orchestre est toujours là, ainsi que la fosse du rideau de scène. Et puis ces deux colonnes majestueuses, ultimes témoins d'un mur qui en comportait autrefois une centaine.
Le mur de scène était dédié à Apollon et somptueusement décoré en l'honneur d'Auguste. Imaginez la scène : niches sculptées, statues monumentales, dont celle colossale d'Auguste lui-même. C'est ici qu'en 1651, des ouvriers qui creusaient un puits découvrirent la célèbre Vénus d'Arles, aujourd'hui conservée au Louvre. Une copie romaine d'une œuvre grecque de Praxitèle, qui orna Versailles pendant plus d'un siècle.
La magie opère dès que la nuit tombe. Le théâtre redevient ce qu'il était : un lieu de partage culturel vibrant.
Depuis 1996, chaque été en juillet, le festival Les Suds transforme Arles en véritable carrefour des musiques du monde. Sept jours et six nuits de concerts où résonnent les rythmes méditerranéens, africains, orientaux. La programmation mêle têtes d'affiche internationales et découvertes. Le festival investit aussi la Cour de l'Archevêché et les Nuits des Forges au Parc des Ateliers.
Début juillet, les Rencontres Internationales de la Photographie investissent le lieu pour des projections monumentales. S'ajoutent les Fêtes d'Arles et du costume fin juin, le festival Les Escales du Cargo, et le Festival du film Péplum fin août. De quoi planifier votre visite selon vos envies culturelles.
En dehors des festivals, le site se visite librement toute l'année. Grimpez jusqu'aux gradins supérieurs : la vue embrasse la ville d'Arles et ses toits de tuiles. Pendant les vacances scolaires, des démonstrations de jeux romains sont organisées, parfaites pour les familles.
Le conseil d'ami : Si vous prévoyez de visiter plusieurs monuments à Arles, optez pour le Pass Liberté ou le Pass Avantage. Vous économiserez sur l'entrée et pourrez coupler votre visite avec l'amphithéâtre voisin. Les deux monuments sont distants de quelques minutes à pied seulement. Privilégiez la fin d'après-midi pour profiter de la belle lumière dorée sur les pierres.
Important : Le site est difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite en raison des gradins et du terrain irrégulier. Des fermetures exceptionnelles ont lieu lors des fêtes et manifestations, pensez à vérifier avant votre visite.
*Informations sujettes à variation
La visite est assez rapide. Néanmoins, il a l’avantage d’être proche de tous les autres lieux touristiques. Ce qui permet de l’inclure rapidement dans votre itinéraire.