Le mot de la rédaction, publié le 13/10/2025
Entre les deux bras du Rhône et la Méditerranée, le Parc naturel régional de la Camargue dessine un territoire sauvage où l'eau douce rencontre l'eau salée. Sur plus de 85 000 hectares, ce delta façonné par le fleuve offre un spectacle naturel permanent : des chevaux blancs galopent dans les marais, des taureaux noirs paissent dans les prairies humides, et des milliers de flamants roses teintent les étangs de rose au crépuscule.
Créé en 1970, ce parc protège l'un des derniers grands deltas européens encore sauvages. Son écosystème unique abrite plus de 400 espèces d'oiseaux, dont une grande partie utilise la Camargue comme étape migratoire entre l'Afrique et l'Europe. C'est aussi un conservatoire vivant des traditions camarguaises : les gardians perpétuent l'élevage extensif du cheval et du taureau, tandis que les rizières cultivées selon des méthodes ancestrales ponctuent le paysage.
La diversité des milieux naturels impressionne : sansouires arides et croûtées de sel, roselières bruissantes, prairies inondées, étangs saumâtres et dunes littorales se succèdent dans un camaïeu de couleurs changeant au fil des saisons.
Le flamant rose règne en maître sur les étangs de Camargue. Jusqu'à 20 000 individus peuvent se rassembler sur l'étang de Fangassier, principal site de reproduction en Méditerranée. Leur couleur rosée provient des pigments contenus dans les petites crevettes dont ils se nourrissent en filtrant l'eau. Le spectacle d'un envol massif au lever du soleil reste gravé dans les mémoires.
Mais la Camargue ne se résume pas aux flamants. Hérons pourprés, aigrettes garzettes, busards des roseaux, échasses blanches et avocettes élégantes peuplent les zones humides. Les observateurs patients peuvent même apercevoir le rare héron crabier ou le rollier d'Europe.
Les chevaux blancs de Camargue, cette race rustique née du territoire, sont inséparables du paysage. Semi-sauvages, ils vivent en liberté dans les manades et s'adaptent parfaitement aux conditions rudes du delta. Les taureaux noirs, élevés pour les jeux taurins locaux, complètent cette image emblématique.
Le conseil d'ami : Pour maximiser vos chances d'observations, visitez le parc tôt le matin ou en fin de journée. La lumière rasante sublime les paysages et les animaux sont plus actifs. Équipez-vous de jumelles et privilégiez les observatoires ornithologiques du parc de Pont de Gau ou de la Capelière, où des guides naturalistes partagent leur expertise.
Le vélo reste le moyen idéal pour parcourir la Camargue. Des dizaines de kilomètres de pistes cyclables sillonnent le parc, notamment la célèbre route des digues qui longe les étangs. Plusieurs centres équestres proposent des balades à cheval, pour vivre l'expérience à la manière des gardians.
Les randonneurs apprécieront les sentiers aménagés :
Au-delà de la nature, plusieurs lieux témoignent de l'histoire humaine du delta. Le musée de la Camargue, installé dans une ancienne bergerie, retrace l'évolution du territoire et des activités traditionnelles. Les villages typiques comme Le Sambuc ou Salin-de-Giraud offrent une plongée dans la vie locale authentique, loin des circuits touristiques classiques.
*Informations sujettes à variation
