Visiter les Philippines : l'archipel aux 7000 promesses

Le mot de la rédaction, mis à jour le 23/09/2025

Imaginez un monde où chaque île raconte une histoire différente, où les eaux cristallines cachent des trésors immergés et où l'accueil chaleureux des habitants transforme chaque rencontre en moment de bonheur. Bienvenues aux Philippines, ce chapelet de 7000 îles éparpillées entre mer de Chine et océan Pacifique, où l'Asie tropicale rencontre l'héritage colonial espagnol dans un mélange enivrant.

Philippines : est-ce une destination faite pour vous ?

Les Philippines séduisent avant tout les voyageurs en quête d'authenticité et d'aventure. Si vous rêvez de plages désertes, de fonds marins exceptionnels et de paysages volcaniques spectaculaires, cet archipel vous comblera. Les amateurs de plongée y trouvent leur paradis, les randonneurs leurs terrains de jeu montagneux, et les âmes curieuses une culture métissée fascinante.

Attention toutefois : voyager aux Philippines demande une certaine souplesse. Les distances entre les îles peuvent être longues, les infrastructures parfois basiques, et la saison des pluies (juin à octobre) peut bouleverser vos plans. Manille, point d'entrée obligé, reste une mégalopole bruyante et polluée qui peut dérouter. Mais une fois ces premiers défis surmontés, la magie opère.

Luzon : entre chaos urbain et merveilles naturelles

Manille frappe d'abord par son intensité. Cette capitale tentaculaire de 13 millions d'habitants dévoile pourtant ses charmes à qui sait regarder. Intramuros, le quartier historique ceint de remparts, transporte instantanément dans l'époque coloniale espagnole. Ses églises baroques, ses ruelles pavées et le Fort Santiago racontent quatre siècles d'histoire tumultueuse.

Le vrai dépaysement commence dès qu'on quitte la capitale. Direction les rizières en terrasses de Batad, sculptées il y a 2000 ans par les mains expertes des Ifugao. Ces marches géantes épousent les courbes des montagnes cordillères, créant un paysage d'une beauté saisissante, reconnu patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le conseil d'ami : évitez les week-ends pour visiter Batad. Les touristes locaux affluent et la magie du lieu s'estompe dans la foule.

Volcans et requins-baleines : l'aventure grandeur nature

Le mont Pinatubo offre l'une des randonnées les plus spectaculaires du pays. Ce volcan, célèbre pour son éruption dévastatrice de 1991, cache aujourd'hui un lac turquoise dans son cratère. Le trek de 14 kilomètres aller-retour vous mènera à travers des paysages lunaires sculptés par les coulées de lave.

Plus au sud, Donsol devient entre février et mai le théâtre d'un spectacle extraordinaire : la migration des requins-baleines. Ces géants paisibles de 12 mètres de long évoluent dans les eaux peu profondes, offrant aux plongeurs une rencontre inoubliable avec le plus gros poisson du monde.

Palawan : la dernière frontière sauvage

Palawan incarne le rêve tropical absolu. Cette île-province étirée sur 650 kilomètres sépare la mer de Chine de la mer de Sulu, abritant une biodiversité exceptionnelle entre forêts primaires et récifs coralliens immaculés.

El Nido, petit bourg de pêcheurs devenu célèbre grâce à l'émission Koh-Lanta, sert de porte d'entrée vers les îles Bacuit. Ces joyaux de calcaire émergent de l'eau turquoise comme des cathédrales naturelles, créant des lagons secrets accessibles uniquement en kayak. Chaque îlot révèle sa personnalité : plages de sable poudreux, grottes marines, jardins de corail.

Le conseil d'ami : réservez vos excursions la veille au port d'El Nido plutôt que par votre hôtel. Vous économiserez 30% et choisirez votre groupe.

Coron : plongée dans l'histoire

L'archipel de Coron cache sous ses eaux cristallines l'un des plus beaux cimetières marins au monde. Une douzaine d'épaves japonaises de la Seconde Guerre mondiale reposent entre 10 et 40 mètres de profondeur, transformées en récifs artificiels colorés. Même les débutants peuvent explorer ces témoins d'histoire dans les eaux translucides du lac Kayangan.

Visayas : l'art de vivre philippin

L'archipel central des Visayas révèle l'âme festive et accueillante du pays. Cebu, deuxième ville du pays, mélange modernité et tradition dans ses quartiers animés. Mais c'est sur les îles environnantes que se cache la vraie magie.

Bohol fascine par ses collines de chocolat, ces 1268 cônes parfaitement arrondis qui brunissent à la saison sèche. Dans la réserve de tarsiers de Corella, ces primates de la taille d'un poing, aux yeux démesurés, observent les visiteurs avec curiosité. Patience et silence sont de mise pour apercevoir ces créatures nocturnes au regard perçant.

Siquijor : l'île mystérieuse

Surnommée l'île des sorciers, Siquijor cultive son aura mystérieuse entre plages immaculées et forêts tropicales. Les guérisseurs traditionnels y perpétuent des rituels ancestraux tandis que les cascades de Cambugahay offrent des piscines naturelles d'un bleu irréel.

Boracay, malgré sa fermeture temporaire pour réhabilitation écologique, demeure une référence mondiale avec ses 4 kilomètres de sable blanc poudreux bordés de cocotiers. L'île a retrouvé sa splendeur d'antan grâce aux efforts de préservation.

Le conseil d'ami : évitez Boracay entre décembre et février, période de forte affluence. Préférez avril-mai ou septembre-novembre pour profiter des plages dans la sérénité.

Les Philippines dans l'assiette : fusion tropicale

La cuisine philippine surprend par ses influences métissées. L'adobo, plat national, marine porc ou poulet dans un mélange de vinaigre, sauce soja et épices. Le lechon, cochon de lait grillé à la broche, régale les grandes occasions tandis que le sinigang, soupe aigre-douce aux tamarin, réchauffe les soirées pluvieuses.

Les fruits exotiques abondent : mangues sucrées de Guimaras, durian odorant de Davao, rambutan à la chair nacrée. Ne manquez pas le halo-halo, dessert glacé mélangeant haricots sucrés, gelée colorée, glace pilée et lait concentré, véritable arc-en-ciel dans un verre.

Les marchés nocturnes révèlent la sociabilité philippine autour de grillades de poisson, balut (œuf de canard couvé), et lumpia (nems locaux). La bière San Miguel accompagne parfaitement ces festins improvisés sur les trottoirs animés.

Quand partir aux Philippines ?

La saison sèche, de novembre à avril, offre les meilleures conditions avec des températures oscillant entre 25 et 30°C et des précipitations minimales. Mars et avril peuvent être caniculaires, surtout à Manille où le thermomètre frôle les 35°C.

La mousson s'installe de mai à octobre, avec des variations selon les régions. L'ouest de l'archipel (Palawan, ouest de Luzon) connaît sa saison des pluies de juin à novembre, tandis que l'est reste arrosé toute l'année. Les typhons menacent principalement entre juillet et septembre.

Pour la plongée, les conditions optimales varient : Palawan et Boracay brillent de novembre à mai, tandis que Bohol et Siquijor se visitent idéalement de février à juin. Donsol révèle ses requins-baleines entre février et mai.

Comment aller aux Philippines ?

Aucun vol direct ne relie Paris à Manille. Air France-KLM propose la liaison la plus pratique avec escales à Amsterdam et Taipei, totalisant environ 16 heures de voyage. Emirates, Qatar Airways et Singapore Airlines offrent des alternatives via leurs hubs respectifs de Dubaï, Doha et Singapour.

Cebu Pacific et Philippines Airlines assurent les vols domestiques vers Cebu, Davao, Puerto Princesa (Palawan) et Kalibo (Boracay). Ces liaisons intérieures permettent d'éviter le passage obligé par Manille pour rejoindre directement votre destination finale.

Les ressortissants français bénéficient d'une exemption de visa pour les séjours de moins de 30 jours. Un passeport valide six mois après la date de retour et un billet de sortie du territoire suffisent.

Comment se déplacer aux Philippines

Les ferry constituent l'épine dorsale du transport inter-îles. 2GO Travel assure les liaisons principales entre Manille, Cebu, Bohol et Palawan avec des navires modernes et climatisés. Comptez 22 heures entre Manille et Cebu, 36 heures jusqu'à Puerto Princesa.

Les jeepneys, ces bus colorés hérités des jeeps américaines de 1945, symbolisent le transport local. Économiques mais lents, ils desservent chaque recoin des îles principales. Les tricycles (moto à sidecar) prennent le relais pour les courtes distances.

L'avion reste incontournable pour optimiser le temps entre îles éloignées. Cebu Pacific, Philippines Airlines et PAL Express maillent l'archipel avec des tarifs abordables réservés à l'avance. Un vol Manille-Puerto Princesa coûte entre 50 et 100 euros selon la saison.

À Manille, le métro aérien MRT et LRT dessert efficacement la capitale. Un pass journalier à 100 pesos (1,80 euro) donne accès à l'ensemble du réseau. Les embouteillages monstres rendent les taxis peu pratiques aux heures de pointe.