


Le mot de la rédaction, publié le 27/10/2025
Impossible de manquer cette façade jaune orangé qui flamboie sur la Plaza de la Paz. Légèrement surélevée, la Basilique Notre-Dame de Guanajuato domine le centre historique comme une sentinelle baroque veillant sur la ville depuis plus de trois siècles. À l'intérieur, une statue de bois venue d'Andalousie au XVIe siècle continue d'attirer pèlerins et visiteurs dans une atmosphère où se mêlent ferveur et fascination artistique.
En 1557, le roi Philippe II d'Espagne offre à la prospère ville minière une statue de la Vierge sculptée au VIIe siècle. Ce cadeau royal récompense les quantités phénoménales d'argent expédiées depuis les mines locales vers les coffres de la Couronne. La légende raconte que cette Vierge de Grenade fut cachée pendant huit siècles dans une grotte andalouse pour la protéger des Maures, avant d'être redécouverte puis offerte au Nouveau Monde.
Financée par les mineros enrichis, la basilique actuelle sort de terre entre 1671 et 1696. Son architecture baroque mêlée de touches néoclassiques reflète l'opulence d'une époque où Guanajuato rivalisait avec les plus grandes cités du vice-royaume. Élevée au rang de basilique en 1957, elle demeure la plus importante des 23 églises de la ville et la gardienne de sa patronne vénérée.
Franchissez le portail sculpté dans la pierre rose et laissez vos yeux s'habituer à la pénombre dorée. Le plan en croix latine guide vers l'autel principal où trône la statue de cèdre polychrome, haute de 1,15 mètre. Perchée sur un piédestal d'argent massif forgé par des artisans locaux, parée d'une couronne étincelante et d'un sceptre remplaçant la rose originelle, elle porte dans ses bras l'Enfant Jésus.
Les joyaux incrustés dans le bois scintillent à la lueur des cierges. Chaque 8 août, lors de la fête commémorant son arrivée, des processions la promènent sur un lit de fleurs à travers les rues pavées, témoignage vivant d'une dévotion inaltérée depuis près de cinq siècles.
Levez les yeux vers la tribune : l'orgue tubulaire compte 1098 tuyaux qui résonnent lors des grandes célébrations. Les fresques ornementales courent le long des murs latéraux, tandis que des peintures de Miguel Cabrera, maître du baroque colonial, ajoutent leur touche de raffinement aux chapelles secondaires.
Outre la patronne principale, d'autres figures spirituelles veillent sur les fidèles : le Sacré-Cœur de Jésus, San Ignacio de Loyola, et surtout San Nicolás Tolentino, saint patron des mineurs dont les ex-voto témoignent de la gratitude des travailleurs échappés aux éboulements souterrains. Au sommet de l'autel central se dresse la statue de Santa Fe de Guanajuato, rappelant le nom originel de la cité : Real de Minas de Santa Fe de Guanajuato.
L'élégant clocher qui ponctue le ciel bleu n'appartient pas au plan initial. C'est le Comte de la Valenciana, enrichi par la mine du même nom, qui le fit ériger ultérieurement, ajoutant sa marque à ce monument déjà imposant.
Le conseil d'ami : assistez à la messe du dimanche à 11h pour vivre l'édifice dans toute sa dimension spirituelle, lorsque l'orgue résonne et que les fidèles remplissent les bancs de bois poli. Sinon, privilégiez une visite en début de matinée entre 8h et 9h, quand la lumière rasante du soleil traverse les vitraux et illumine les dorures sans l'afflux des groupes touristiques.
*Informations sujettes à variation