Musée archéologique d'Héraklion : avis, tarif 2025 et conseils pratiques

Le musée archéologique d'Héraklion : 5 500 ans d'histoire sur 27 salles

Le mot de la rédaction, publié le 23/10/2025

Un disque d'argile gravé de symboles indéchiffrables. Des déesses brandissant des serpents dans leurs mains levées. Un taureau sculpté dans la pierre noire dont les yeux de cristal semblent vous fixer. Derrière la sobre façade Bauhaus du musée archéologique d'Héraklion se cache la plus extraordinaire collection d'art minoen au monde.

Pourquoi ce musée vaut le détour

Second musée de Grèce par son importance, cette institution fondée en 1883 réunit les trésors exhumés des palais de Cnossos, Phaistos, Malia et Zakros. Les 5 500 ans d'histoire crétoise prennent vie dans un écrin moderniste construit entre 1937 et 1940 par l'architecte Patroklos Karantinos.

Après huit années de fermeture pour rénovation, le musée a rouvert ses portes en 2014 avec une muséographie résolument contemporaine. Les 27 salles réparties sur deux étages suivent un parcours à la fois chronologique et thématique, du néolithique à l'époque romaine.

Les pièces maîtresses qui font battre le cœur

Le mystérieux disque de Phaistos

Dans la vitrine 51, ce disque d'argile de 16 centimètres de diamètre fascine depuis sa découverte en 1908. Gravé de 241 symboles disposés en spirale, il défie toujours les linguistes et cryptographes. Datant du 17ème siècle avant notre ère, il représente l'une des plus grandes énigmes archéologiques au monde.

Les déesses aux serpents de Cnossos

Ces deux statuettes en faïence émaillée, hautes d'à peine 30 centimètres, incarnent la puissance du culte féminin minoen. Vêtues de longues robes à volants et coiffées de tiares, elles tiennent fermement des serpents dans leurs mains. La finesse des détails témoigne d'une maîtrise artistique stupéfiante pour l'époque.

Le rhyton à tête de taureau

Sculpté dans la stéatite noire avec des yeux en cristal de roche et jaspe, ce vase rituel servait aux libations lors des cérémonies religieuses. Les cornes dorées restaurées et le museau incrusté de nacre lui confèrent une présence hypnotique. Le taureau occupait une place centrale dans la culture minoenne, comme en témoignent les fresques du saut au-dessus du taureau.

Le pendentif aux abeilles de Malia

Ce bijou en or d'une délicatesse inouïe représente deux abeilles déposant une goutte de miel dans un rayon. La technique de granulation utilisée pour créer ces minuscules billes d'or reste une prouesse même pour les joailliers contemporains. Un chef-d'œuvre de 1700 avant notre ère qui fait seulement 5 centimètres de large.

L'étage des fresques : la vie minoenne en couleurs

Au premier étage, la salle XIII constitue un moment fort de la visite. Les fresques restaurées provenant de Cnossos, Amnissos et Agia Triada révèlent une société raffinée où les femmes jouaient un rôle prépondérant. Les pigments bleus, ocres et rouges ont remarquablement résisté aux millénaires.

La fresque du porteur de rhyton, avec son profil aux proportions naturelles, tranche avec l'art égyptien contemporain. Celle du saut du taureau montre des athlètes, hommes et femmes, exécutant des acrobaties périlleuses sur le dos de l'animal sacré. Les scènes de processions et de jardins cloîtrés transportent dans l'intimité des palais disparus.

Le conseil d'ami : réservez votre billet combiné musée + Cnossos pour 20 euros, valable trois jours. Visitez d'abord le musée pour comprendre la civilisation minoenne, puis le palais prendra tout son sens. En été, privilégiez l'ouverture à 8h ou la fin d'après-midi pour éviter les groupes de croisiéristes. Le musée climatisé offre aussi une pause bienvenue lors des fortes chaleurs.

Au-delà des Minoens : les collections grecques et romaines

Les salles du premier étage et du rez-de-chaussée couvrent les périodes postérieures. Les céramiques noires et rouges du style de Camarès, les idoles votives des sanctuaires de montagne, les bijoux mycéniens composent une traversée complète de l'Antiquité crétoise.

La collection de sculptures présente des œuvres du 7ème siècle avant notre ère au 3ème siècle de notre ère. La Dame d'Auxerre en calcaire, les statues d'Isis-Perséphone et de Sarapis-Hadès avec Cerbère marquent la transition vers l'art grec classique puis romain. Une continuité historique qui donne tout son relief à l'exception minoenne.