
Visiter la Chine : un empire où l'ancien dialogue avec l'ultra-moderne
Le mot de la rédaction, mis à jour le 23/09/2025
Imaginez un pays où des gratte-ciels futuristes côtoient des temples millénaires, où des pandas géants grignotent du bambou pendant que des trains à grande vitesse filent à 350 km/h. La Chine n'est pas une destination, c'est un univers à part entière. Avec ses 9,6 millions de kilomètres carrés et 4 000 ans d'histoire, l'Empire du Milieu vous confronte à une réalité fascinante : celle d'une civilisation ancestrale qui a embrassé la modernité sans renier ses racines.
La Chine : est-ce une destination faite pour vous ?
La Chine ne laisse personne indifférent. Elle ravit les voyageurs curieux, ceux qui cherchent l'aventure authentique et acceptent d'être bousculés dans leurs certitudes. Si vous rêvez d'un voyage tout tracé où tout est prévisible, passez votre chemin. Ici, la barrière de la langue peut transformer l'achat d'un billet de train en odyssée, la foule dans les sites touristiques défie l'imagination, et la pollution de certaines mégalopoles peut surprendre. Mais c'est justement cette complexité qui forge les souvenirs les plus marquants.
Les amoureux d'histoire y trouvent leur bonheur avec des trésors comme l'armée de terre cuite ou la Grande Muraille. Les gastronomes découvrent une cuisine infiniment plus riche que celle des restaurants du coin de la rue. Et les contemplatifs se perdent avec délice dans les jardins de Suzhou ou les paysages karstiques de Guilin.
Pékin, théâtre du pouvoir et gardien de la mémoire
La capitale chinoise vous saisit dès la sortie de l'aéroport. Entre les larges avenues tracées au cordeau et les hutongs (ruelles traditionnelles) qui résistent à la modernisation, Beijing raconte deux histoires en parallèle. La place Tian'anmen impressionne par sa démesure : 440 000 mètres carrés où se mélangent touristes émerveillés et gardes impassibles.
La Cité interdite, rebaptisée Gugong, reste l'incontournable absolu. Ces 980 bâtiments aux toits de tuiles dorées abritent les mystères de 24 empereurs. Arrivez tôt : les 80 000 visiteurs quotidiens créent des embouteillages humains mémorables, surtout près du trône du dragon.
Les trésors cachés de la capitale
Le temple du Ciel Tiantan offre un spectacle matinal unique : dès 6h, les Pékinois y pratiquent tai-chi, danse traditionnelle et chant d'opéra. Cette communion spontanée vaut tous les musées du monde.
Le conseil d'ami : pour éviter la cohue à la Grande Muraille, dirigez-vous vers la section de Jinshanling plutôt que Badaling. Le trek de 3 heures entre tours de guet offre des panoramas époustouflants sans les selfie-sticks omniprésents.
Shanghai, laboratoire du futur chinois
Cette ancienne concession internationale de 24 millions d'habitants défie toutes les règles d'urbanisme. Le Bund, cette promenade Art déco face aux gratte-ciels de Pudong, symbolise parfaitement cette schizophrénie urbaine fascinante. D'un côté, l'héritage colonial figé dans la pierre, de l'autre, la Chine du XXIe siècle qui s'élance vers les nuages.
Le quartier français garde un charme inattendu avec ses platanes centenaires et ses cafés où l'on sert de vrais croissants. Une bulle d'Europe au cœur de l'Asie qui surprend agréablement lors des après-midi de flânerie.
L'art de vivre shanghaïen
Les marchés nocturnes révèlent l'âme populaire de la ville. Celui de Dongtai Road mélange antiquités douteuses et trouvailles authentiques dans une ambiance de souk asiatique. L'expérience sensorielle est totale : odeurs d'épices, marchandage en mandarin et découvertes inattendues.
Xi'an et les merveilles du Shaanxi
Cette ancienne capitale de treize dynasties garde en son sous-sol le plus beau secret de la Chine antique. L'armée de terre cuite du premier empereur Qin fascine par sa précision : chaque visage de soldat est unique, modelé il y a 2 200 ans par des artisans dont on ignore tout.
Les remparts de la vieille ville, parfaitement conservés sur 14 kilomètres, se parcourent à vélo. Cette promenade aérienne révèle les contrastes saisissants entre les quartiers historiques et les extensions modernes qui grignotent la campagne environnante.
Le conseil d'ami : les xiaochi (petites bouchées) du quartier musulman de Xi'an rivalisent avec la gastronomie pékinoise. Le marché nocturne de la rue Beiyuanmen propose des raviolis qui n'ont rien à voir avec leurs cousins industriels.
Les paysages de carte postale du Sud
La région de Guilin-Yangshuo transforme les clichés en réalité. Ces pics karstiques qui émergent des rizières comme des cathédrales vertes composent un décor de film d'arts martiaux. La croisière sur la rivière Li révèle un paysage d'estampe chinoise grandeur nature, surtout quand la brume matinale enveloppe les sommets.
Le Yunnan, province frontalière du Tibet et de la Birmanie, offre une Chine différente. À Dali et Lijiang, les minorités ethniques préservent leurs traditions architecturales. Les maisons de bois sculpté et les canaux pavés contrastent avec l'uniformité urbaine des grandes métropoles.
Chengdu, royaume des pandas
La base de reproduction des pandas géants constitue un pèlerinage obligé pour comprendre l'attachement des Chinois à leur symbole national. Ces boules de poils facétieuses, filmées par des millions de visiteurs, incarnent la Chine attendrissante qui fait oublier, l'espace d'un moment, la dimension industrielle du pays.
La Chine dans l'assiette : une symphonie de saveurs régionales
Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur la cuisine chinoise. Chaque région développe sa propre identité culinaire : la cuisine pékinoise privilégie les sauces sombres et le canard laqué, celle du Sichuan enflamme les papilles avec ses piments et son poivre du Sichuan, tandis que Canton mise sur la fraîcheur des produits de la mer.
Les dim sum de Hong Kong, servis dans des paniers de bambou fumants, transforment le petit-déjeuner en cérémonie sociale. Les hot pot du Sichuan réunissent familles et amis autour d'un bouillon épicé où chacun cuit ses ingrédients favoris.
La street food révèle l'âme populaire du pays : jianbing (crêpes farcies) au petit-déjeuner, baozi (petits pains vapeur) à toute heure, et ces innombrables brochettes grillées qui embaument les marchés nocturnes. Chaque bouchée raconte une histoire, celle d'un savoir-faire transmis de génération en génération.
Quand partir en Chine ?
Le printemps (avril-juin) et l'automne (septembre-octobre) offrent les conditions idéales pour découvrir l'Empire du Milieu. Les températures restent clémentes, les précipitations limitées et la végétation déploie ses plus belles couleurs.
L'été apporte chaleur étouffante et moussons dans le Sud, mais reste la période idéale pour explorer le Tibet et les régions d'altitude. L'hiver transforme le Nord en paysage sibérien, mais révèle la beauté cristalline de la Grande Muraille sous la neige.
Évitez absolument les deux "Golden Week" (première semaine d'octobre et Nouvel An chinois en janvier-février) : 1,4 milliard de Chinois prennent leurs vacances simultanément, transformant chaque site touristique en fourmilière humaine.
Comment aller en Chine ?
Paris-Pékin se couvre en 11 heures de vol direct avec Air France ou Air China. Shanghai et Guangzhou bénéficient également de liaisons directes quotidiennes. Les compagnies du Golfe (Emirates, Etihad) proposent des correspondances via Dubaï ou Abu Dhabi, souvent plus économiques mais plus longues.
Hong Kong constitue une porte d'entrée alternative intéressante pour découvrir le Sud du pays, avec l'avantage de ne pas nécessiter de visa pour les séjours de moins de 90 jours.
Comment se déplacer en Chine
Le réseau ferroviaire chinois impressionne par son efficacité. Les trains à grande vitesse relient les principales métropoles à des vitesses de 300 km/h dans un confort remarquable. Pékin-Shanghai en 4h30, un exploit technique qui rivalise avec les meilleures liaisons européennes.
Pour les distances courtes, les métros ultramodernes des grandes villes surpassent souvent leurs équivalents occidentaux. Applications mobiles et panneaux en anglais facilitent grandement la navigation, même pour les non-sinophones.
L'avion reste indispensable pour rejoindre les régions éloignées comme le Xinjiang ou le Tibet. Le réseau domestique dense propose des tarifs compétitifs, surtout réservés à l'avance.










