
Le mot de la rédaction, publié le 25/10/2025
Sur les hauteurs de la capitale tunisienne s'étend le Parc du Belvédère, une oasis de 110 hectares où la fraîcheur des frondaisons contraste avec l'agitation urbaine. Créé à la fin du XIXe siècle sur une ancienne oliveraie, ce parc à l'anglaise dessine un paysage vallonné de bosquets et de pelouses traversé par des allées ombragées.
Au sommet, une koubba arabo-andalouse surveille le golfe de Tunis tandis qu'en contrebas, familles et promeneurs échappent à la chaleur méditerranéenne.
En 1892, les autorités du protectorat français confient à Joseph Laforcade, alors jardinier en chef de la ville de Paris, la mission d'aménager cette colline. Le projet est ambitieux : transformer 110 hectares d'oliveraie en parc paysager. Les plantations s'achèvent en 1897, mais le parc reste fermé plus d'une décennie pour permettre à la végétation de s'établir dans des conditions optimales. Ce n'est qu'en 1910 qu'il ouvre officiellement au public.
Ce parc à l'anglaise se distingue par sa diversité botanique : pins d'Alep, palmiers majestueux, ficus géants, eucalyptus odorants et oliviers centenaires composent une palette végétale méditerranéenne. Les routes carrossables permettent de le parcourir en voiture, une particularité rare qui en fait aussi un itinéraire de contournement apprécié des Tunisois pour éviter les embouteillages du centre-ville.
Au point culminant du parc trône le Kobbet El Haoua, littéralement le pavillon de l'air. Ce joyau architectural du XVIIe siècle ne fut pas construit ici : il ornait jadis le Palais de la Rose à La Manouba. Les autorités coloniales le firent démonter pierre par pierre pour le remonter au Belvédère, où il connut une seconde vie.
La koubba déploie ses galeries à arcades, ses colonnes élancées, ses vitraux colorés et ses panneaux de stuc ajouré. De sa terrasse, le regard embrasse les frondaisons du parc avant de s'échapper vers le golfe de Tunis et, au loin, les contours bleutés du Djebel Boukornine. Ce pavillon demeure un havre de repos où se mêlent contemplation et fraîcheur.
À l'entrée du parc, le Musée d'Art Moderne occupe l'ancien casino néo-mauresque inauguré en 1901. Ce bâtiment élégant accueillit autrefois des concerts d'Édith Piaf et de Dalida avant d'héberger des expositions de Picasso et Miró dans les années 1970. Aujourd'hui transformé en club d'officiers, il rappelle l'âge d'or culturel de Tunis.
Une midha, salle d'ablution du XVIIIe siècle transplantée depuis le Souk el-Attarine de la médina, ajoute à la richesse patrimoniale du lieu. Elle abrite désormais le Club Enfants et Nature, espace pédagogique dédié à la sensibilisation environnementale.
Le parc offre de nombreux points de ressourcement. Le lac artificiel peuplé de canards attire les familles, tandis que les cafés de style andalou proposent des citronnades glacées sous les caoutchoucs géants. Des aires de jeux ponctuent les allées, et les marchands de glaces et de pâtisseries traditionnelles ravissent les enfants.
Les Tunisois viennent y pratiquer le jogging matinal, faire du yoga en plein air ou simplement s'allonger sur les pelouses lors des journées torrides. Cette concentration de verdure constitue un véritable ballon d'oxygène quand la chaleur étouffe la capitale.
Le conseil d'ami : visitez le parc en fin d'après-midi pour profiter de la lumière dorée sur le golfe de Tunis depuis la terrasse de la Koubba. Apportez un pique-nique et installez-vous sous les pins pour un moment de calme absolu loin de l'agitation urbaine. Le parc est particulièrement agréable au printemps et en automne.
Aménagé entre 1963 et 1969 par des architectes paysagistes allemands de Cologne, le zoo s'étend sur treize hectares et accueille environ un million de visiteurs annuellement. Il présente des espèces de la faune africaine : flamants roses, éléphants, lions, singes et ours à collier. Toutefois, les conditions de détention des animaux font l'objet de critiques récurrentes. Des travaux de réhabilitation ont été engagés ces dernières années pour améliorer le cadre de vie des pensionnaires, mais les progrès restent à consolider.
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