
Le mot de la rédaction, publié le 22/10/2025
Les façades pastel s'écaillent sous le soleil tropical, les balcons en fer forgé surplombent des ruelles pavées où résonne le son des radios latines. Le Casco Viejo respire l'histoire à chaque coin de rue, coincé sur sa presqu'île entre l'océan Pacifique et les gratte-ciels futuristes de Panama City.
En 1671, le redoutable Henry Morgan incendie la première Panama City, Panama Viejo. Deux ans plus tard, les Espagnols rebâtissent leur cité sur cette péninsule stratégique, protégée par des murailles défensives et l'océan. Cette renaissance donne naissance à un quartier unique où trois siècles d'influences architecturales se superposent : baroque espagnol, élégance française, néoclassique américain et touches art nouveau.
Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997, le Casco Viejo incarne le carrefour historique du Panama. Chaque style architectural témoigne d'un boom commercial trans-océanique. Après des décennies d'abandon, le quartier renaît depuis les années 2000 grâce à une restauration ambitieuse qui en fait aujourd'hui l'un des pôles culturels et gastronomiques les plus dynamiques d'Amérique centrale.
Derrière la façade modeste de l'Iglesia de San José se cache l'un des plus grands trésors du Panama. Cet autel baroque de cèdre amer recouvert de feuilles d'or culmine dans la nef principale. La légende raconte qu'en 1671, un prêtre astucieux l'aurait peint en noir pour le dissimuler aux pirates de Morgan, réussissant même à soutirer une donation au capitaine pour "remplacer" l'autel volé.
Si les historiens datent plutôt l'œuvre du XVIIIe siècle, l'histoire reste ancrée dans l'imaginaire panaméen. Les huit colonnes salomoniques encadrent Saint Joseph et l'enfant Jésus, illuminés par une lucarne naturelle.
La Plaza de la Independencia marque le cœur battant du quartier. C'est ici que le Panama proclama son indépendance de la Colombie le 3 novembre 1903. La Catedral Metropolitana domine la place avec ses clochers incrustés de nacre provenant des îles aux Perles.
Au sud, la Plaza de Francia rend hommage aux 22 000 ouvriers français morts de fièvre jaune et de malaria lors de la construction du canal. L'obélisque surmonté d'un coq et les bustes de Ferdinand de Lesseps racontent cette épopée tragique. Les anciennes voûtes espagnoles (Las Bóvedas), jadis prison et caserne, abritent aujourd'hui le ministère de la Culture.
Perdez-vous dans le dédale des rues pavées. Le contraste saisit : une bâtisse magnifiquement restaurée jouxte une ruine romantique couverte de végétation. Les portes multicolores, les graffitis artistiques et les balcons croulant sous les fleurs composent un tableau vivant. Le Paseo Esteban Huertas longe les remparts du XVIIe siècle et offre une vue spectaculaire sur la baie de Panama, le Pont des Amériques et la skyline ultramoderne.
Le quartier regorge de restaurants inventifs qui marient influences afro-caribéennes, espagnoles et autochtones. Les toits-terrasses se multiplient, parfaits pour siroter un cocktail face au coucher de soleil sur le Pacifique. La vie nocturne s'anime dans les bars à cocktails artisanaux et les clubs installés dans d'anciennes demeures coloniales.
Le marché aux poissons (Mercado de Mariscos), à l'entrée du quartier, vaut le détour : choisissez votre prise du jour au rez-de-chaussée et faites-la préparer à l'étage pour une bouchée.
Le conseil d'ami : visitez le Casco tôt le matin, vers 7h-8h, quand la lumière dorée caresse les façades et que les habitants vaquent à leurs occupations. Vous éviterez la chaleur écrasante de midi et profiterez d'une atmosphère authentique, loin de la foule touristique. Les églises sont ouvertes et quasi désertes, parfait pour admirer l'autel doré en toute tranquillité.
Le Museo del Canal Interoceánico occupe l'ancien siège de la Compagnie Universelle du Canal Interocéanique française. Ses expositions retracent l'histoire fascinante de cette prouesse d'ingénierie qui relie deux océans. Le Teatro Nacional, construit en 1908, arbore des fresques peintes par Roberto Lewis et accueille concerts classiques et événements culturels. Le Museo de la Mola célèbre l'art textile des Gunas, peuple autochtone, avec ses molas aux motifs géométriques éclatants.
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