Besoin d’inspiration pour visiter Bova ? Découvrez nos conseils et sélections d'activités pour profiter à fond de votre passage à Bova.
Le mot de la rédaction, publié le 02/07/2025
Avez-vous déjà senti le vent vous raconter une histoire vieille de plusieurs siècles ? À Bova, ce n'est pas une simple impression. Le vent qui s'engouffre dans les ruelles escarpées semble charrier avec lui des fragments de mots oubliés, des échos d'une langue grecque qui refuse de s'éteindre.
Avant même de poser les yeux sur la mer Ionienne qui scintille en contrebas ou sur la silhouette lointaine de l'Etna, c'est ce souffle chargé de mémoire qui vous saisit. C'est lui, le véritable comité d'accueil de ce village suspendu dans le temps.
Soyons directs. Si votre idée des vacances en Italie se résume à une trilogie "plage, spritz, et vie nocturne", vous pouvez probablement passer votre chemin. Bova est une destination qui se mérite et qui s'adresse aux âmes contemplatives.
C'est le refuge idéal pour les passionnés d'histoire qui aiment gratter le vernis des lieux, pour les randonneurs qui n'ont pas peur des dénivelés, et pour les voyageurs en quête d'une authenticité brute, presque farouche. Visiter Bova, c'est accepter de ralentir, de se perdre dans un dédale de pierre et de silence, loin de l'agitation du monde moderne.
Concrètement, un voyage ici implique quasi obligatoirement la location d'une voiture. L'isolement fait partie du charme, mais il a un prix logistique. Votre budget, en revanche, vous remerciera : Bova est une enclave de simplicité où l'on mange et se loge pour bien moins cher que sur la côte. C'est une destination pour ceux qui préfèrent la richesse d'une conversation avec un artisan local à la perfection lisse d'un resort cinq étoiles.
Le cœur battant de Bova, c'est sa culture unique, celle de la Bovesia, cette enclave où l'on parle le "grecanico", un dialecte hérité directement des colons de la Grande-Grèce. Cette identité est partout, des plaques de rues bilingues (italien/grecanico) aux visages des anciens qui semblent sortis d'une amphore antique.
La meilleure porte d'entrée pour comprendre cet univers est le Museo della Lingua Greco-Calabra "Gerhard Rohlfs". Plus qu'un musée, c'est un acte de résistance culturelle, un lieu vibrant qui documente cette langue fascinante à travers des objets du quotidien, des outils agricoles et des témoignages poignants.
Le conseil d'ami : ne vous contentez pas du musée. Poussez la porte des petits ateliers d'artisanat. Vous y trouverez peut-être des artistes travaillant le bois ou le tissu, avec qui échanger quelques mots. Même sans parler la langue, un sourire et un intérêt sincère vous ouvriront des portes inattendues sur cette culture vivante.
Bova n'est pas seulement un village, c'est un nid d'aigle perché à 900 mètres d'altitude, au cœur du Parco Nazionale dell'Aspromonte. Le spectacle est permanent. Chaque ruelle, chaque placette, est une promesse de panorama. Le regard plonge vers Bova Marina et la côte Ionienne, et par temps clair, la magie opère : le profil majestueux de l'Etna se dessine à l'horizon, fumant paisiblement au-dessus de la Sicile.
Pour les amateurs de marche, plusieurs sentiers partent du village. Le plus célèbre est le Sentiero dell'Inglese (le Sentier de l'Anglais), qui suit les traces de l'artiste et écrivain Edward Lear. Il offre des vues spectaculaires mais demande de bonnes chaussures et une certaine endurance.
Le conseil d'ami : le meilleur point de vue, et le plus facile d'accès, se trouve aux ruines du château normand qui coiffent le village. Montez-y en fin de journée. Le soleil couchant embrase la mer et le silence n'est troublé que par le cri des rapaces. C'est un moment de grâce pure.
L'une des plus belles choses à faire à Bova est tout simplement de ne rien faire de précis. Il faut accepter de se perdre. Le village est un enchevêtrement de passages voûtés, d'escaliers abrupts et de maisons en pierre qui semblent se soutenir les unes les autres. Au détour d'une ruelle, vous tomberez sur une cour fleurie, une fontaine ancienne ou une porte sculptée.
Le centre névralgique est la Piazza Municipio, mais le véritable plaisir est de s'en éloigner. Ne manquez pas de visiter la Concattedrale della Madonna della Presentazione, dont la simplicité extérieure cache de belles surprises. Cherchez aussi la curieuse sculpture d'une locomotive à vapeur sur une petite place, un hommage surréaliste aux habitants qui ont dû quitter leur montagne pour travailler au loin.
Le conseil d'ami : levez les yeux. Les toits de Bova sont couverts de tuiles canal traditionnelles et ornés de cheminées aux formes parfois étranges, conçues pour résister aux vents puissants de l'Aspromonte. C'est un détail qui en dit long sur l'ingéniosité et l'adaptation des habitants à leur environnement.
La cuisine ici est à l'image du paysage : rustique, généreuse et sans fioritures. Oubliez les cartes à rallonge et laissez-vous guider par les plats du jour. C'est l'occasion de goûter à des saveurs authentiques, basées sur les produits de la montagne.
Cherchez la lestopitta, une sorte de galette frite à base de farine et d'eau, délicieuse nature ou farcie. Le fromage est roi, avec l'excellent pecorino dell'Aspromonte, souvent servi avec du miel local. Et bien sûr, vous êtes en Calabre : la saucisse piquante, la fameuse 'nduja, n'est jamais très loin, tout comme les plats de pâtes maison aux sauces robustes, souvent à base de viande de chèvre ou de porc.
L'offre d'hébergement à Bova est intimiste et pleine de charme. Vous trouverez principalement des Bed & Breakfast installés dans des maisons restaurées du centre historique, offrant une immersion totale. C'est l'option idéale pour vivre au rythme du village. Une autre formule intéressante est l'albergo diffuso, un "hôtel éclaté" dont les chambres sont disséminées dans différentes bâtisses.
Pour une expérience plus connectée à la nature, regardez les agriturismi dans les environs, souvent situés dans des fermes rénovées au cœur de l'Aspromonte. Ils sont parfaits pour qui cherche le calme absolu et une cuisine directement issue de la terre.
La voiture est votre meilleure alliée, pour ne pas dire qu'elle est indispensable. L'aéroport le plus proche est celui de Reggio de Calabre (REG). De là, comptez environ une heure de route. Le train peut vous amener jusqu'à la gare de Bova Marina, sur la côte, mais il vous faudra ensuite trouver un bus (peu fréquent) ou un taxi pour affronter les 9 km de route en lacets qui grimpent jusqu'au village.
Une fois sur place, Bova se découvre exclusivement à pied. Garez votre voiture dans les parkings aménagés à l'entrée du village et préparez vos mollets : ici, tout monte ou descend !
Population : 425 habitants
Heure locale : 10:02 (03/07/2025)
Monnaie du pays : Euro (EUR)