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Milos, l'île grecque où la géologie a fait œuvre d'art

C'est ici qu'en 1820, un paysan a déterré par hasard l'une des sculptures les plus célèbres du monde : la Vénus de Milo. L'île a laissé partir sa déesse vers le Louvre, mais elle a gardé ses paysages de lave sculptés par le vent, ses plages aux couleurs improbables et ses villages de pêcheurs où le temps semble suspendu. Avec ses plus de 70 plages et ses formations rocheuses dignes d'un décor de science-fiction, Milos est le secret le mieux gardé des Cyclades.

Une destination pour les explorateurs, pas les fêtards

Si vous cherchez des clubs et une vie nocturne intense, passez votre chemin. Milos attire ceux qui veulent découvrir des criques accessibles uniquement en bateau, explorer des grottes marines et se perdre dans des villages aux maisons multicolores. L'île convient parfaitement aux couples, aux familles et aux petits groupes d'amis entre 30 et 50 ans en quête de calme et de beauté brute.

Une réalité pratique s'impose : sans véhicule, vous serez coincé. Les bus existent mais leur fréquence reste limitée, et certaines plages ne sont accessibles qu'en 4x4 ou en quad. Comptez 15 à 50 € par jour pour un scooter, davantage pour une voiture. L'ouest de l'île, au-delà de la plage d'Achivadolimni, reste sauvage avec des routes non goudronnées où la plupart des agences refusent de louer un véhicule standard.

Un budget qui grimpe en haute saison

Hors été, comptez environ 100 € par jour pour deux, hébergement inclus. En juillet-août, les prix s'envolent : les hôtels imposent souvent des séjours minimum de trois nuits et les tarifs doublent facilement. Un repas en taverne coûte entre 15 et 25 € par personne, une excursion en bateau vers Kleftiko entre 80 et 150 €.

Les plages lunaires du nord

La plage de Sarakiniko défie toute description. Ses rochers de tuf volcanique, d'un blanc presque aveuglant, ont été façonnés par l'érosion en formes organiques qui évoquent la surface de la Lune. L'eau turquoise s'engouffre dans des grottes naturelles où l'on peut nager. Arrivez tôt le matin ou en fin d'après-midi pour éviter la foule et profiter de la lumière rasante. La plage elle-même est minuscule, mais tout le monde s'installe sur les rochers pour se dorer au soleil.

À quelques kilomètres, Papafragas offre un tout autre spectacle : une crique encaissée entre des falaises de dix mètres de haut, accessible par un escalier creusé dans la roche. L'endroit est idéal pour le snorkeling par temps calme. Les plus aventureux iront jusqu'à Firopotamos, un ancien village de pêcheurs devenu plage, où les syrmata aux portes colorées servent encore à abriter les barques.

Conseil d'ami : les plages du nord sont exposées au vent du nord qui souffle fort en août. Consultez la météo avant de vous y rendre, sous peine de vous retrouver ensablé.

Le sud volcanique et ses plages de feu

Le sud de l'île révèle les origines volcaniques de Milos. À Paleochori, le sable tire sur l'ocre et le rouge, et la particularité locale fait sourire : au restaurant Sirocco, on cuit le poisson dans le sable grâce à la chaleur géothermique qui monte du sol. Des bulles d'air chaud s'échappent parfois de l'eau peu profonde, créant une expérience de baignade étrange.

La plage de Tsigrado demande un peu de courage. On y descend par une échelle de bois accrochée à la falaise, puis par un passage rocheux. Oubliez les tongs et portez des chaussures fermées. En bas vous attend une crique secrète aux eaux limpides, entourée de grottes à explorer. Juste à côté, Firiplaka offre une alternative plus accessible, avec ses falaises rougeoyantes et son eau cristalline où les familles barbotent sans souci.

Les villages de pêcheurs aux portes arc-en-ciel

Le vrai coup de cœur de Milos, ce sont ses villages de pêcheurs. À Klima, une vingtaine de maisons de deux étages s'alignent au ras de l'eau. Le rez-de-chaussée servait autrefois de garage à bateau, l'étage de logement. Aujourd'hui, ces syrmata aux volets peints de toutes les couleurs se reflètent dans les eaux calmes de la baie. Le coucher de soleil y est somptueux. Le village voisin de Mandrakia possède le même charme, avec en prime la taverne Medusa où le poulpe grillé vaut le détour.

Plaka, la capitale, domine l'île du haut de sa colline. Ses ruelles pavées grimpent jusqu'aux ruines d'un kastro vénitien. C'est là que tout le monde se retrouve au coucher du soleil, soit depuis la place de l'église, soit en grimpant les dix minutes supplémentaires jusqu'au sommet du fort. Le musée archéologique abrite une copie de la Vénus, l'originale ayant pris le large il y a deux siècles.

Conseil d'ami : en haute saison, les voitures ne peuvent plus accéder au centre de Plaka en fin de journée. Garez-vous en contrebas et montez à pied.

L'excursion obligatoire : Kleftiko en bateau

Les falaises de Kleftiko, anciennes cachettes de pirates, ne sont accessibles que par la mer. Des grottes marines s'ouvrent dans la roche blanche, l'eau prend des teintes turquoise impossibles, et le snorkeling y est exceptionnel. Les excursions en catamaran ou en voilier partent généralement d'Adamas le matin et incluent plusieurs arrêts baignade, un déjeuner grec et le matériel de plongée libre. Comptez une journée complète. C'est cher, mais l'expérience reste le souvenir le plus marquant d'un séjour à Milos.

Où manger et boire à Milos ?

La cuisine locale met à l'honneur les produits de la mer et quelques spécialités comme les pitarakia, petits feuilletés au fromage typiques de l'île. À Adamas, la taverne O! Hamos! sert une cuisine familiale excellente, avec un ragoût de pois chiches mémorable. Pour un gyros rapide et bon marché, le Gyros of Milos près du port fait l'affaire pour moins de 3 €. Le soir, les terrasses de Pollonia offrent du poisson frais avec vue sur la mer, tandis que les couchers de soleil se savourent avec un cocktail au Verina Cocktail Bar de Plaka.

Où dormir à Milos et aux alentours ?

Adamas convient à ceux qui veulent être proches du port et des commodités. Pollonia, au nord, offre une ambiance de village balnéaire calme avec une jolie plage et de bons restaurants. Plaka séduit les amoureux des ruelles blanches et des vues imprenables, mais attention aux escaliers avec des valises. Pour une expérience originale, certaines syrmata de Klima ont été transformées en hébergements, les pieds dans l'eau au sens propre.

Comment se rendre et se déplacer à Milos ?

Depuis Athènes, des vols quotidiens rejoignent l'aéroport de Milos en 30 minutes. Le ferry reste l'option la plus courante : comptez 3 à 7 heures depuis le Pirée selon le bateau, avec des tarifs entre 40 et 70 €. Depuis Santorin, la traversée dure moins de 2 heures. Réservez sur Ferryhopper pour comparer facilement les horaires.

Sur place, louez un véhicule dès l'arrivée, les agences se trouvent au port. Les routes sont correctes sauf dans l'ouest sauvage de l'île. Une journée suffit pour faire le tour, mais vous reviendrez sans cesse aux mêmes plages.

Quand y aller ?

Mai, juin et septembre offrent le meilleur compromis : météo clémente, eau agréable et plages moins bondées. Juillet et août restent très chauds et venteux, avec des prix au plafond. Après mi-octobre, l'île se vide et de nombreux établissements ferment. Avril reste frais pour la baignade, mais les paysages sont verdoyants et les hôtels abordables.