
Le Cap, là où l'Afrique rencontre l'océan dans un décor de carte postale
Le mot de la rédaction, mis à jour le 26/11/2025
Avez-vous déjà rêvé d'une ville où une montagne plate défie les lois de la géométrie, où les pingouins se prélassent sur des plages de sable blanc, et où l'odeur du braai se mêle au parfum salé de deux océans ?
Bienvenue dans la cité-mère sud-africaine, coincée entre l'Atlantique glacé et des sommets vertigineux. Ici, on grimpe une montagne en téléphérique le matin, on sirote du chenin blanc dans les vignobles l'après-midi, et on finit la journée les pieds dans le sable devant un coucher de soleil qui enflamme Signal Hill.
Une destination multifacette qui ne convient pas à tout le monde
Si vous détestez le vent, allez vous réfugier ailleurs :) Le fameux "Cape Doctor" souffle parfois si fort qu'il renverse les poubelles et décoiffe même les palmiers. Mais pour les amoureux de nature spectaculaire, de bonne chère et de diversité culturelle, c'est le jackpot. La ville s'adresse aux randonneurs qui rêvent de sommets accessibles, aux gourmets prêts à explorer la scène culinaire la plus créative d'Afrique, et aux curieux fascinés par l'histoire complexe de la nation arc-en-ciel.
Question logistique, une voiture est quasi indispensable pour profiter pleinement de la péninsule et des environs. Les transports publics existent mais restent limités et peu recommandés pour des raisons de sécurité. En revanche, Uber fonctionne parfaitement dans toute la ville et coûte une misère comparé à l'Europe. Pour les familles, attention : les plages sont magnifiques mais l'eau de l'Atlantique reste glaciale même en plein été, rarement au-dessus de 16°C.
Un budget raisonnable pour une destination premium
Bonne nouvelle : votre euro vaut de l'or ici. Comptez environ 70-90 euros par jour et par personne pour un séjour confortable avec hôtel trois étoiles, repas au restaurant et quelques activités. Un déjeuner dans un resto correct coûte 8 à 12 euros, une nuit en guesthouse charmante entre 40 et 70 euros, et l'essence est 35% moins chère qu'en France. Les foodies peuvent s'offrir des tables gastronomiques pour 40-60 euros, un prix dérisoire pour une cuisine de ce calibre.
Le Waterfront et le City Bowl, le cœur qui bat
Le V&A Waterfront est l'épicentre touristique incontournable, une ancienne zone portuaire transformée en temple du shopping et de la gastronomie. Oui, c'est bondé. Oui, c'est un peu trop léché. Mais l'ambiance y est électrique, surtout en fin d'après-midi quand les Captoniens débarquent pour l'apéro face aux bateaux. La grande roue offre une vue imprenable sur Table Mountain, et le Two Oceans Aquarium mérite le détour, notamment pour ses requins et raies qu'on peut observer depuis un tunnel sous-marin.
Juste derrière, le City Bowl dévoile le centre historique avec ses immeubles art déco, ses marchés bouillonnants et Long Street, l'artère festive où les backpackers côtoient les hipsters locaux. La rue vibre jour et nuit avec ses bars à cocktails, ses boutiques vintage et ses restaurants aux cuisines métissées. Ne manquez pas le Company's Garden, un havre de verdure où pique-niquer à l'ombre des chênes centenaires.
Le conseil d'ami : évitez de vous balader avec des objets de valeur visibles dans le City Bowl le soir. Prenez un Uber plutôt que de marcher, surtout après 20h. La criminalité existe, autant être prudent sans tomber dans la paranoïa.
Bo-Kaap et les Townships, l'Afrique du Sud authentique
Grimpez les ruelles pavées de Bo-Kaap et vous voilà plongés dans un arc-en-ciel architectural. Ce quartier malais historique fascine avec ses maisons colorées qui égayent les pentes de Signal Hill. Jadis peuplé d'esclaves venus d'Indonésie et de Malaisie, le quartier a gardé son âme avec ses petites mosquées et ses effluves d'épices. Venez tôt le matin pour photographier les façades sans la foule, et goûtez au bobotie ou au curry de poisson dans l'un des restaurants familiaux.
Pour comprendre véritablement l'histoire du pays, une visite guidée d'un township s'impose. Langa, le plus ancien, ou Khayelitsha, le plus grand avec ses millions d'habitants, révèlent la réalité de l'apartheid et de ses séquelles. Mais attention : ne vous y aventurez jamais seul. Réservez une visite avec un guide local qui vous fera découvrir les shebeens (bars locaux), les initiatives communautaires et l'hospitalité incroyable des habitants. L'expérience peut bousculer, mais elle est essentielle.
Le conseil d'ami : pour Bo-Kaap, oubliez la voiture. Les ruelles étroites rendent le stationnement impossible. Prenez un Uber jusqu'au Iziko Bo-Kaap Museum et explorez à pied. Et pour les townships, je recommande chaudement les tours de Coffeebeans Routes, tenus par des locaux passionnés.
Les plages de Clifton et Camps Bay, le paradis des bronzés
Direction l'Atlantique glacé pour découvrir les plages les plus photogéniques d'Afrique. Clifton se décline en quatre criques numérotées, abritées du vent par d'énormes rochers de granit. La quatrième plage reste la plus prisée des familles, avec son sable blanc immaculé et son ambiance décontractée. Juste à côté, Camps Bay déroule son kilomètre de plage face aux Twelve Apostles, ces falaises qui rougissent au coucher du soleil.
Mais soyons clairs : vous ne vous baignerez pas longtemps. L'eau oscille entre 12 et 16°C selon la saison, de quoi couper le souffle aux plus téméraires. Par contre, c'est parfait pour bronzer, jouer au beach-volley ou siroter un cocktail dans l'un des bars de plage qui bordent la promenade de Camps Bay. L'ambiance est résolument chic, avec ses Porsche garées devant les restaurants et ses villas de millionnaires accrochées à la montagne.
Muizenberg et False Bay, pour les surfeurs
De l'autre côté de la péninsule, Muizenberg affiche un tout autre profil. Cette plage historique aux cabines colorées attire les familles et les surfeurs débutants grâce à ses vagues douces et son eau légèrement moins froide (elle vient de l'océan Indien). Le spot est idéal pour prendre ses premières vagues, avec des écoles de surf à tous les coins de rue.
Le conseil d'ami : attention aux requins dans False Bay, notamment en été. Des guetteurs surveillent les plages principales et sonnent l'alarme si un aileron pointe. Si la sirène retentit, sortez immédiatement de l'eau. Ce n'est pas une légende urbaine.
La péninsule du Cap, où les océans se rencontrent (presque)
Consacrez une journée complète à descendre jusqu'au Cap de Bonne-Espérance, cette pointe mythique que les navigateurs portugais redoutaient tant. La réserve naturelle de 7000 hectares abrite des babouins, des antilopes et des autruches. Le phare de Cape Point, perché sur ses falaises vertigineuses, offre des vues exceptionnelles sur l'océan qui s'écrase contre les rochers en contrebas. Petit détail qui agace les puristes : contrairement à la légende, ce n'est pas ici que les océans Atlantique et Indien se rencontrent, mais 150 km plus à l'est au cap des Aiguilles.
Sur le chemin du retour, arrêtez-vous à Boulders Beach pour observer la colonie de manchots africains qui se dandinent entre les rochers de granit. Ces petites boules de plumes se laissent photographier sans sourciller, c'est absolument craquant. Puis poussez jusqu'à Simon's Town, ce charmant port de pêche aux maisons victoriennes où déguster fish & chips face à la mer.
La route des vins de Constantia, la douceur à deux pas de la ville
Pas besoin de filer jusqu'à Stellenbosch pour goûter aux nectars locaux. La vallée de Constantia produit du vin depuis 1685 et abrite certains des plus beaux domaines du Cap. Groot Constantia, le plus ancien, mélange histoire coloniale et dégustations dans un cadre somptueux. Klein Constantia produit le fameux Vin de Constance, ce muscat liquoreux qui rendait fou Napoléon en exil. Les dégustations coûtent une bouchée de pain, souvent 3 à 5 euros pour six vins.
Le conseil d'ami : réservez un chauffeur ou un tour organisé pour la route des vins. Les contrôles d'alcoolémie sont fréquents en Afrique du Sud et les amendes salées. Ou alors, désignez un "captain" sobre pour la journée.
Où manger et boire à cette ville gourmande ?
La scène culinaire du Cap rivalise avec les grandes capitales mondiales, et pour une fraction du prix. La cuisine métisse cap-malaise règne en maître avec ses currys parfumés, son bobotie (hachis d'agneau sucré-salé aux raisins secs) et ses samoosas croustillants. Le biltong, cette viande séchée aux épices, se grignote à l'apéro comme des chips. Et évidemment, le braai (barbecue sud-africain) est une institution quasi religieuse, avec ses boerewors (saucisses épicées) et ses côtelettes d'agneau karoo grillées au feu de bois.
Pour les adresses, impossible de passer à côté du Test Kitchen à Woodstock, temple de la gastronomie expérimentale classé parmi les meilleurs restos du monde. Réservation obligatoire trois mois à l'avance. Plus accessible, le Pot Luck Club dans le même bâtiment propose des tapas créatives avec vue panoramique sur la ville. Pour un déjeuner décontracté, direction Mojo Market à Sea Point, un food court branché où tester quinze cuisines différentes. Et pour le meilleur poisson de votre vie, filez au Codfather à Camps Bay : vous choisissez vos fruits de mer à l'étal et le chef les cuisine à la perfection.
Côté boissons, testez le rooibos, ce thé rouge local sans théine, servi glacé en été avec du miel et du citron. Les amateurs de craft beer trouveront leur bonheur chez Devil's Peak ou Jack Black, deux brasseries locales qui cartonnent. Et surtout, profitez-en pour explorer les vins du Cap : les chenin blancs de Stellenbosch, les pinotages de Franschhoek, les sauvignons de Constantia... Le rapport qualité-prix défie toute concurrence.
Où dormir dans la métropole sud-africaine et ses environs ?
Le choix stratégique dépend de vos priorités. Le Waterfront place tous les restaurants et activités à portée de main, mais l'ambiance reste assez touristique et les tarifs grimpent. Sea Point et Green Point, juste à côté, offrent un meilleur rapport qualité-prix avec leurs guesthouses familiales et leurs appartements Airbnb face à l'océan. Comptez 50-80 euros la nuit pour un logement confortable.
Pour plus de charme, posez vos valises à Camps Bay ou Clifton, les quartiers chics en bord de plage où l'on s'endort bercé par le bruit des vagues. Le revers de la médaille : les restaurants et supermarchés se font rares, mieux vaut avoir une voiture. Gardens et Tamboerskloof, nichés sur les pentes de Table Mountain, séduisent avec leur atmosphère résidentielle paisible et leurs boutique-hôtels de charme. De là, on rejoint le centre à pied en dix minutes.
Les petits budgets trouveront des auberges de jeunesse correctes à Long Street pour 15-25 euros la nuit en dortoir. Et pour une expérience unique, réservez une nuit dans l'un des domaines viticoles de Constantia ou de Stellenbosch : s'endormir au milieu des vignes avec Table Mountain en toile de fond n'a pas de prix.
Comment se rendre et se déplacer dans cette métropole africaine ?
L'aéroport international se trouve à 20 km du centre-ville, soit 25 minutes de route. Un taxi officiel coûte environ 300-400 rands (18-24 euros), mais Uber divise ce prix par deux. Évitez les taxis non officiels qui harcèlent les touristes à la sortie : ils pratiquent des tarifs abusifs. Pour ceux qui arrivent de Johannesburg, le vol intérieur dure deux heures et coûte entre 50 et 150 euros selon la période.
Sur place, la location de voiture s'impose pour explorer la péninsule et les vignobles. Les agences internationales sont présentes à l'aéroport, comptez 30-50 euros par jour pour une petite citadine. Attention, on conduit à gauche et le permis international est théoriquement obligatoire. Le stationnement reste facile et bon marché dans la plupart des quartiers, sauf au Waterfront où il faut parfois tourner vingt minutes. Le réseau de bus MyCiti dessert les principaux quartiers mais reste peu pratique pour les touristes.
Pour les sorties nocturnes ou les déplacements courts, Uber est roi : rapide, sûr et ridiculement bon marché. Un trajet de 10 km coûte rarement plus de 5 euros. Les taxis officiels existent mais coûtent trois fois plus cher. Et surtout, évitez les minibus-taxis locaux : dangereux, bondés et réservés à ceux qui connaissent parfaitement les circuits.
Quand y aller ?
L'été austral, de décembre à mars, reste la période reine avec son ciel bleu quotidien, ses températures clémentes (25-30°C) et son ambiance festive. Les plages vibrent, les terrasses sont bondées, les concerts en plein air se multiplient. Revers de la médaille : c'est aussi la haute saison touristique avec des prix gonflés et une fréquentation maximale. Mars et avril offrent le meilleur compromis : une météo encore excellente, moins de monde et des tarifs plus doux.
L'hiver, de juin à août, amène la pluie et le froid relatif (13-18°C), mais c'est LA saison pour observer les baleines franches australes depuis Hermanus ou les falaises du Cap. Le printemps austral, en septembre-octobre, fait exploser les fleurs sauvages dans le Namaqualand et au West Coast National Park, un spectacle botanique unique au monde. Évitez juste les semaines de Noël et du Nouvel An si vous détestez les foules : la ville est prise d'assaut par les Sud-Africains en vacances.











Parmi les excursions à ne pas rater, je vous conseille Table Mountain, le jardin botanique et la visite d'un township.
Vous pouvez aussi faire une excursion au Cap de Bonne Espérance et vous arrêter à la plage de Boulders à Simon’s Town pour voir une colonie de manchots.