
Au cœur du centre historique de Tolède, ville d'adoption de l'illustre Domínikos Theotokópoulos, le Musée du Greco est bien plus qu'un simple lieu d'exposition. Sa conception atypique relève de l'hommage, celui de son fondateur et mécène d'abord, le Marquis de Vea-Inclá, qui a réuni les œuvres tolédanes du Greco mais a également recomposé une maison du XVIe siècle où aurait pu vivre l'artiste. Un hommage à l'art espagnol et religieux, mais aussi à l'architecture, principalement celle de l'ancien quartier juif dans lequel cet incroyable site se trouve. Un concept unique pour des chefs-d’œuvre éternels.
Le musée a ouvert dans une première version en 1911, avec une copie supposée d'une maison del Greco d'un côté et une partie exposition de l'autre. Maintes fois agrandi et transformé, il offre depuis 2011 un nouvel espace modernisé mais surtout recentré sur une interprétation des collections. La visite est passionnante, à bien des égards. Dans cette étonnante ambiance recomposée des XVIe et XVIIe siècles, on s'émerveille de la cour, d'une cuisine traditionnelle, de l'atelier et des meubles, pour un peu on s'attend à trouver le maître au détour des salles... même s'il n'y a jamais vécu. Et devant ses œuvres, la claque est magistrale. Les collections rassemblent les toiles de la période tolédane, peintes à partir de 1577. L'Apostolat est sûrement le point fort de l'exposition même si la Vue de Tolède et les portraits d'Antonio et Diego de Covarrubias ou les Larmes de San Pedro sont évidemment aussi fascinantes. La singularité du Greco a marqué l'art à tout jamais, le musée apporte une vraie compréhension à sa peinture, l'influence qu'elle a encore de nos jours et certains de ses disciples y sont également exposés. Le lieu est atypique, des vestiges de l'ancien quartier juif y sont conservés, c'est une visite marquante et l'occasion d'être immergé dans l'univers éblouissant du maître fondateur de l’École espagnole.
*Informations sujettes à variation