Le mot de la rédaction, mis à jour le 26/11/2025
Quand l'air glacé de janvier mord les joues et que la neige craque sous les bottes dans les ruelles pavées, la seule ville fortifiée au nord du Mexique révèle sa magie hivernale. Mais quand juillet transforme les terrasses en prolongements de vie et que le fleuve scintille sous le soleil d'été, c'est une tout autre ville qui s'anime.
Entre le Château Frontenac, l'hôtel le plus photographié au monde, qui domine fièrement le cap Diamant, et les façades colorées du quartier Petit-Champlain, cette capitale provinciale joue sur deux tableaux : celui du patrimoine soigneusement préservé et celui d'une scène gastronomique en pleine effervescence.
Québec s'adresse avant tout aux amoureux d'histoire et de patrimoine. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985, la ville séduit ceux qui cherchent ce charme européen unique en Amérique du Nord. Les couples y trouvent leur compte avec ses ruelles romantiques et ses tables raffinées, tandis que les familles apprécient la taille humaine de la ville, facilement explorée à pied.
Mais attention : si vous fuyez les touristes, évitez juillet-août où l'affluence touristique bat son plein. Les aventuriers en quête de nature sauvage préféreront les environs plutôt que le centre historique.
La ville convient parfaitement à ceux qui souhaitent combiner culture urbaine et escapades nature, grâce à sa proximité avec l'île d'Orléans et les parcs environnants. Les amateurs de gastronomie seront comblés par la scène culinaire en pleine effervescence, qui marie influences françaises et terroir local. En revanche, si vous recherchez des plages paradisiaques ou une vie nocturne effervescente, passez votre chemin.
Québec n'est pas une destination bon marché. Comptez entre 100-125 $ canadiens par jour pour un budget routard, 250 $ pour un budget moyen, et plus de 350 $ pour du confort. Les hébergements représentent le poste de dépense le plus important, avec des chambres d'hôtes à partir de 90-100 $ et des taxes à 15% qui s'ajoutent aux prix affichés. N'oubliez pas le pourboire de 15% dans les restaurants, une pratique incontournable ici.
L'exploration du Vieux-Québec se divise naturellement en deux secteurs distincts. La Haute-Ville, perchée sur le cap Diamant, abrite les symboles les plus célèbres. Impossible de manquer la terrasse Dufferin, cette immense promenade en bois qui offre des vues imprenables sur le fleuve. Nommée en l'honneur de Lord Dufferin, gouverneur général amoureux de la ville, la terrasse a été agrandie à deux reprises. Prenez le temps de flâner jusqu'aux plaines d'Abraham, ce vaste parc urbain où se déroulent concerts et festivals l'été.
En contrebas, le quartier Petit-Champlain vous plonge dans un décor de carte postale avec ses ruelles étroites pavées et ses façades du XVIIe siècle. La place Royale marque l'endroit où Samuel de Champlain fonda la ville en 1608. Le matin tôt, avant l'arrivée des cars de touristes, le quartier révèle son authenticité. Les artisans y ouvrent leurs boutiques, et l'odeur du pain frais se mêle à celle du café.
Le conseil d'ami : prenez le funiculaire à la descente plutôt qu'à la montée. Vous économiserez vos jambes pour le reste de la journée et la vue depuis le haut vaut le petit effort de grimper les escaliers.
Le quartier Saint-Roch incarne la renaissance urbaine réussie. Longtemps délaissé, il s'est transformé en épicentre créatif avec ses restaurants branchés, ses microbrasseries et ses boutiques design. La rue Saint-Joseph concentre l'essentiel de l'animation, tandis que les galeries d'art investissent les anciens entrepôts. C'est ici que bat le cœur de la vie nocturne québécoise, loin des circuits touristiques classiques.
Plus résidentiel, Saint-Jean-Baptiste séduit par son atmosphère de village urbain. La rue Saint-Jean, qui traverse le quartier, aligne cafés indépendants et restos de quartier où les locaux ont leurs habitudes. Les façades victoriennes colorées et les petits parcs créent une ambiance décontractée, parfaite pour observer la vie quotidienne des Québécois.
Le conseil d'ami : visitez le marché public du Vieux-Port un samedi matin. Les producteurs locaux y vendent leurs produits et l'ambiance conviviale vous donnera un aperçu authentique de la culture québécoise.
À quelques minutes du centre, la chute Montmorency dépasse les chutes du Niagara de 30 mètres avec ses 83 mètres. En été, la bruine rafraîchit agréablement les visiteurs qui s'aventurent sur le pont suspendu. L'hiver, la chute partiellement gelée crée un décor féérique et le « pain de sucre » - cette montagne de glace formée par les embruns gelés - attire les grimpeurs. La télécabine permet d'accéder au sommet sans effort, mais les plus sportifs emprunteront les escaliers panoramiques.
Berceau de l'Amérique française, l'île d'Orléans offre une escapade champêtre avec ses villages centenaires, ses fermes et ses églises. Le circuit de 67 kilomètres qui fait le tour de l'île se parcourt idéalement en vélo ou en voiture, avec des arrêts gourmands obligatoires. Les vignobles, cidreries et chocolateries jalonnent la route, proposant dégustations et ventes directes. Les fraises de l'île, récoltées en juin-juillet, sont légendaires et méritent à elles seules le détour.
Le conseil d'ami : pour éviter la foule, arrivez sur l'île avant 10h ou après 16h. Les producteurs sont plus disponibles pour discuter et vous aurez les routes quasi pour vous seuls.
À vingt minutes du centre-ville, le territoire de Wendake préserve et fait vivre la culture de la Nation wendat. Le Musée Huron-Wendat retrace l'histoire millénaire de ce peuple à travers des objets authentiques et des reconstitutions. Les boutiques d'artisanat proposent des créations traditionnelles authentiques, du travail de perles aux raquettes fabriquées à la main. L'expérience culinaire au restaurant La Traite mêle recettes ancestrales et techniques contemporaines, avec une mise en valeur du gibier et des produits de la forêt boréale.
La scène gastronomique québécoise valorise les richesses du terroir local avec des influences françaises, britanniques et autochtones. Dans le Vieux-Québec, des tables comme Tanière³ proposent une expérience culinaire immersive dans des voûtes datant de 1686, avec des ingrédients issus de culture responsable. Pour une expérience plus accessible, La Bûche revisite la cuisine québécoise traditionnelle dans un décor de cabane à sucre, avec un pouding chômeur nappé de sirop d'érable et garni de bacon.
Les spécialités à goûter absolument incluent la poutine (frites, fromage en grains et sauce brune), les cretons (pâté de porc assaisonné) au petit-déjeuner, et les fèves au lard mijotées au sirop d'érable. Dans le quartier Saint-Roch, les adresses comme Alentours poussent le concept locavore à l'extrême, avec tous les ingrédients provenant d'un rayon de 150 km. Pour le vin de glace et le cidre de glace, produits emblématiques du Québec, direction l'île d'Orléans où les vignerons ouvrent leurs portes pour des dégustations.
Le conseil d'ami : réservez vos restaurants gastronomiques au moins une semaine à l'avance en haute saison. Pour les budgets serrés, misez sur les « spéciaux du midi » qui offrent un excellent rapport qualité-prix dans la plupart des établissements.
Pour s'imprégner de l'atmosphère historique, le Vieux-Québec reste le choix privilégié malgré des tarifs élevés. Les rues à l'intérieur des fortifications regorgent de petits hôtels de charme et de gîtes dans des bâtiments centenaires. Le quartier Saint-Jean-Baptiste, juste à l'extérieur des murs, offre un bon compromis avec des hébergements moins onéreux et une ambiance de quartier authentique. Évitez Sainte-Foy si vous voulez être au cœur de l'action : ce secteur excentré convient surtout à ceux qui ont une voiture.
Sur l'île d'Orléans, plusieurs gîtes champêtres permettent de combiner découverte patrimoniale et escapade bucolique. L'hiver, l'Hôtel de Glace, seul établissement du genre en Amérique du Nord, offre une expérience unique avec ses chambres entièrement sculptées dans la glace (de janvier à mars seulement). Les gîtes gérés par des particuliers ne facturent parfois pas les 15% de taxes, une économie non négligeable qu'il vaut la peine de vérifier à la réservation.
L'aéroport international Jean-Lesage se trouve à 20 minutes du centre-ville. Le parcours 80 du RTC relie directement l'aéroport au centre-ville (secteur Saint-Roch) avec des départs toutes les 30 minutes pour 4 $ l'aller. Le taxi bénéficie d'un tarif fixe de 41,40 $ vers le centre. Pour ceux qui arrivent de Montréal, Orléans Express propose un service d'autocar entre les deux villes, trajet d'environ 3 heures.
Une fois sur place, le Vieux-Québec se découvre entièrement à pied, d'ailleurs, la marche est la meilleure façon d'explorer la vieille ville. Pour les quartiers périphériques, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) dessert efficacement toute la ville avec ses bus et lignes Métrobus. En été, le système Bixi propose des vélos en libre-service. Si vous prévoyez des excursions (île d'Orléans, chute Montmorency, Charlevoix), la location de voiture s'impose. Attention au stationnement dans le Vieux-Québec : les places sont rares et chères, privilégiez les parkings périphériques avec navettes.
La période de mai à septembre offre les meilleures conditions climatiques, avec des températures entre 17°C et 25°C et jusqu'à huit heures d'ensoleillement.
L'été indien (fin septembre-début octobre) révèle les plus belles couleurs automnales dans les forêts environnantes, un spectacle naturel époustouflant qui attire les photographes du monde entier. L'hiver (décembre à mars) transforme la ville en décor de conte avec le Vieux-Québec recouvert de son manteau blanc féérique et les activités comme le traîneau à chiens ou la pêche sur glace.
Évitez avril, mois de transition peu attrayant avec la fonte des neiges et les températures instables. Juillet-août concentrent l'affluence touristique maximale et les prix les plus élevés, mais aussi le Festival d'été de Québec, l'un des plus importants événements musicaux d'Amérique du Nord.
Le classement est basé sur le nombre total de recommandations :
N°2 en Canada
N°8 en Amérique
N°39 dans le monde
